Journal du Barreau de Marseille
numéro 2 - 2017
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l’ignoreraient encore la force de proposition qu’est
désormais l’école en la matière. Je souhaite souli-
gner ici que, si l’école est déjà capable d’apporter, en
matière de formation initiale comme en matière de
formation continue, des prestations de qualité, elle
le doit à la remarquable équipe de salariés qui tra-
vaillent en son sein, avec à leur tête notre directrice
Anne Bocoviz, et qui sont à la fois d’une compé-
tence, d’une implication et d’un dynamisme hors
norme.
L’AVOCAT QUI PRÊTE SERMENT N’A JAMAIS
EU DE COURS DE GESTION DE CABINET, DE
MANAGEMENT, DE MARKETING OU DE COM-
MUNICATION QUI SEMBLENT AUJOURD’HUI
INDISPENSABLES À L’EXERCICE DE NOTRE
PROFESSION. EST-CE QU’AUJOURD’HUI L’EDA
DISPENSE DES FORMATIONS PERMETTANT À
NOS FUTURS CONFRÈRES D’ÊTRE CONSCIENTS
DE LA TRANSFORMATION COMPLÈTE DE
NOTRE PRATIQUE PROFESSIONNELLE ?
L’EDA dispense heureusement des formations en
matière de gestion de cabinet et de communication,
et celles-ci ont d’ailleurs été renforcées ces deux der-
nières années. Les enseignements concernant les
structures d’exercice, le statut fiscal et social de l’avo-
cat, la gestion du cabinet (administration du cabinet,
maîtrise du temps et des coûts de l’avocat, relations
de l’avocat avec son client, marketing du cabinet,
responsabilité civile professionnelle), les modalités
de l’exercice de la profession d’avocat (exercice indi-
viduel de la profession, l’avocat collaborateur, les
structures d’exercice, les réseaux, la transmission du
cabinet) représentent aujourd’hui 18 heures d’ensei-
gnement, auxquelles s’ajoutent 24 heures de com-
munication enseignées par des professionnels de la
matière (à ne pas confondre avec les exercices de
plaidoiries, 15 heures par ailleurs aujourd’hui). Dans
le même ordre d’idée, et afin de suivre l’évolution de
notre pratique professionnelle, 9 heures d’enseigne-
ment sont consacrées aux MARD, à la médiation et à
la négociation, et 6 à l’acte d’avocat électronique, le
CLOUD et le RPVA. La déontologie (36 heures) et les
procédures (81 heures uniquement dans le « tronc
commun ») continuent évidemment d’être les blocs
majeurs d’enseignement.
QUELS CONSEILS POURRAIS-TU DONNER À
NOS PLUS JEUNES CONFRÈRES ?
Le premier est un souhait autant qu’un conseil : qu’ils
veillent à maintenir puissant le lien que nous avons
les uns avec les autres et qui, d’une multitude d’avo-
cats très différents, permet de constituer un barreau
qui devient alors un cadre de vie agréable et confra-
ternel pour exercer, mais qui devient aussi suffisam-
ment fort pour être protecteur quand le besoin s’en
fait sentir individuellement ou collectivement. Impli-
cation dans les commissions, souci de participer à
de belles traditions comme le concours de la confé-
rence du stage, voici autant de choses qui me parais-
sent devoir mériter une attention importante, sans
que nos jeunes confrères en aient peut-être parfois
conscience. Bien sûr, avoir le souci de se former
(mais le conseil s’adresse bien évidemment à tous),
non parce que nous y sommes règlementairement
contraints, mais parce que dans ce monde qui évo-
lue très vite et dans cette profession de plus en plus
concurrentielle, la formation professionnelle est en-
core une fois un atout autant qu’une sécurité.
AS-TU QUELQUE CHOSE À RAJOUTER POUR
VOTRE DÉFENSE ?
Cette question m’a fait sourire parce que, derrière
son humour, elle est révélatrice d’un certain regard
porté sur l’école d’avocats, notre école, depuis trop
longtemps, dû sans doute aux querelles entre les
barreaux qui ont été exacerbées au moment de la
régionalisation de l’école il y a dix ans, et ont conti-
nué de s’exprimer dans les années qui ont suivi. Ce
temps est heureusement derrière nous et je veux
croire que l’école n’a plus besoin d’être défendue :
sa situation financière est aujourd’hui d’une rare soli-
dité, sa trésorerie confortable, son équipe de salariés
pérenne, la qualité de sa formation initiale en amé-
lioration constance, et son offre en matière de forma-
tion continue a accompli des progrès si
considérables que le CNB lui a récemment attribué
une note de 10/10 en matière de qualité concernant
les 168 formations que l’école a été capable de pro-
poser en 2016, toutes spécialités et tous barreaux
confondus.
PROPOS RECUEILLIS PAR JULIEN AYOUN
VOTRE BARREAU