Journal du Barreau de Marseille
numéro 4 - 2016
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prononcer ; la seconde, plus longue et non moins in-
timidante, consiste à rester debout devant son pupi-
tre, stoïque, entre le public et les secrétaires ; et à
encaisser…».
S’il concède s’être « mal préparé » pour cette
première participation, Cyril Chamakh en tire une
expérience positive et « d’énormes leçons de vie qui
me serviront, quelque soit mon avenir professionnel,
notamment dans la manière d’adapter mon discours
à mon auditoire ».
Pour Hugo Bruna, deuxième candidat de la soirée,
l’expérience aura également été « très enrichissante
», notamment pour désinhiber ce grand timide dans
la carrière d’avocat qu’il s’apprête à embrasser.
« Parler devant autant de personnes et devant une
personnalité publique a été une sorte de mise à
l’épreuve, extrêmement bénéfique » nous confie ce
futur confrère, dauphin du concours d’éloquence de
l’EDA en 2016. Il admet cependant avoir été dérouté
par les réactions, ou l’absence de réac-
tion, de la salle durant son discours et
plusieurs fois désarçonné par les
coups de griffe des secrétaires. « Cette
expérience est double : elle m’a per-
mis de gagner en confiance, mais
aussi en humilité » ajoute-t-il, « l’exer-
cice est d’autant plus difficile quand il
s’agit de faire rire et que la salle reste
muette ».
Car nul n’est prophète en Berryer et si
le ton des critiques peut parfois paraî-
tre cruel, les candidats savent toujours
que le premier degré n’y a pas droit de
cité. Et si l’amour propre en prend pour
son grade, tout candidat ressort ragaillardi d’une Ber-
ryer. «Ça renforce les reins » note Cyril Chamakh dans
un sourire.
Pour cette Berryer 2016, la contre-critique du bâton-
nier José Allegrini est apparue pour beaucoup le
moment phare de la soirée. Avec son style inimita-
ble, notre confrère a fait l’unanimité parmi les candi-
dats, les secrétaires, le public ou l’invitée qui ont tous
loué la qualité de son intervention.
À la sortie de près trois heures de réjouissances,
le public a pu échanger avec tous les protago-
nistes autour d’un verre, et échanger impressions
et sensations, et le moins que l’on puisse dire est
que l’exercice a suscité la curiosité des specta-
teurs et offert à tous un véritable moment de dé-
tente et de plaisir.
PIERRE LE BELLER
COMMISION DU JEUNE BARREAU
Samia Ghali, José Alégrini, les deux candidats avec les douze secrétaires de la conférence du stage des barreaux de Paris et Marseille.
José Allegrini, ancien bâtonnier