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Journal du Barreau de Marseille

numéro 4 - 2016

14

C

ar la Conférence Berryer n’a rien d’un par-

cours de santé ou d’un concours d’élo-

quence traditionnel et quiconque s’aventure

dans cet événement phare du barreau de Paris – qu’il

soit candidat ou secrétaire – sait qu’il devra y laisser

quelques plumes.

DURA BERRYER – SED BERRYER

Le "peuple de Berryer", sorte de cour de récréation

d’anciens enfants sages, vient à la Conférence

comme au spectacle, sans savoir s’il va assister à un

combat de boxe, une joute d’escrime ou à une cor-

rida. Rien n’est écrit à l’avance, à l’exception des dis-

cours des candidats et du nom de l’invité autour

duquel s’organise l’événement. Le monde des Arts

et des Lettres a fourni la plupart des invités illustres :

Serge Gainsbourg, Salvador Dalí, le mime Marceau

ou plus récemment Mathieu Kassovitz et Cédric Kla-

pisch se sont prêtés au jeu, de même que des jour-

nalistes de renom (Françoise Giroud, Guillaume

Durand, Christophe Barbier) ou des personnalités

du monde politique (Nicolas Sarkozy, Michel Rocard,

Arnaud Montebourg, Charles Pasqua, Dominique

Strauss-Kahn).

Au fil du temps, la Berryer est également sortie des

murs du palais de justice et de l’Île de la Cité, pour

investir sporadiquement les salles de spectacle, les

théâtres ou d’autres lieux insolites de Paris et d’ail-

leurs. Dans le même temps, elle s’est délocalisée et

internationalisée. Bruxelles, Lausanne, Genève ou

Toulouse accueillent ainsi régulièrement des Berryer

délocalisées.

Deux ans après une première édition qui avait per-

mis au public marseillais de découvrir l’exercice, le

millésime 2016 concocté par la Commission du

Jeune barreau a réuni autour de la sénatrice Samia

Ghali, six secrétaires de la Conférence du barreau de

Paris et six secrétaires du barreau de Marseille pour

un exercice de dézingage en règle des discours de

deux candidats issus de Science po Aix et de l’École

des avocats du Sud-Est.

SACRÉE ÉPREUVE

Après un "portrait approximatif" de l’invitée en guise

d’amuse-bouche, c’est à Cyril Chamakh, qu’a été dé-

volue la tâche d’ouvrir la soirée avec le premier dis-

cours sur le sujet « Faut-il que je me Roucas de mon

quartier pour donner un Bassens à ma vie ? »

Après une prestation, le pre-

mier candidat a dû encaisser

pendant près d’une heure

les salves des douze secré-

taires, avec un flegme admi-

rable relevé fort à propos

par la sénatrice Ghali dans

sa défense du valeureux

candidat.

Il reconnaît après coup avoir

vécu une « sacrée épreuve »

durant cette soirée, ponc-

tuée de coups de chauds.

«On peut dire que l’exercice

se décline en deux » com-

mente-t-il avec clairvoyance :

« la première consiste à pro-

poser un discours original et

à trouver le bon ton pour le

CONFÉRENCE

BERRYER

Des sourires, des rires nourris, parfois gênés et des applaudissements ponctuant des

punchlines féroces ; l’ambiance était au rendez-vous le vendredi 21 octobre à la Maison de

l’Avocat pour la deuxième édition d’une conférence Berryer délocalisée à Marseille. Et, de

mémoire d’habitués de la salle Albert Haddad, on s’y était rarement autant amusés,

quoique l’exercice ait pu dérouter certains spectateurs.

COMMISION DU JEUNE BARREAU

Hugo Bruna Cyril Chamakh

© Justine Catani

© Justine Catani