Background Image
Table of Contents Table of Contents
Previous Page  3 / 6 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 3 / 6 Next Page
Page Background

REFORMES TOUT GENRE

Supplément au Journal du barreau de Marseille numéro 3‐2015 

2

les dispositions qui reforment la justice prud’homale : 

Le nouveau texte modifie la formation et la discipline 

des conseillers prud’hommes (A), il créer un statut du 

défenseur syndical (B), élargie la possibilité de recourir 

à la médiation conventionnelle (C), étend la saisine 

pour avis de la Cour de cassation (D) met en place un 

système de barème afin de calculer les indemnités 

accordées par les juridictions prud’homales en cas de 

licenciement sans cause réelle et sérieuse (E) et 

redessine considérablement les pouvoirs du nouveau 

bureau de conciliation et d’orientation

 (F) 

A) La formation et la discipline des conseils des 

prud’hommes  

L’article L1442‐1 du Code du travail modifie le 

processus et les obligations de formation des 

conseillers prud’hommes. La formation tout au long du 

mandat qui était jusqu’à présent facultative se voit 

rendue en partie obligatoire. Elle se divisera désormais 

en deux temps : une formation initiale (obligatoire) et 

une formation continue. L’article précise également 

que les conseillers prud’hommes qui n’auraient pas 

suivi la formation initiale dans un délai fixé par décret 

seront considérés démissionnaires.  

Le rapporteur du projet de loi, Denys Robiliard, a eu 

l’occasion de préciser devant l’Assemblée nationale que 

seule la première semaine de formation initiale sera 

obligatoire. Comme le préconise le rapport Lacabarats 

cette formation devrait être, au moins en partie, 

commune aux représentants employeurs et salariés. 

Du côté de leurs obligations déontologiques et 

disciplinaires, le nouvel article L1421‐2 prévoit que 

«

 les conseillers prud’hommes exercent leurs fonctions 

en toute indépendance, impartialité, dignité et probité 

et se comportent de façon à exclure tout doute légitime 

à cet égard. Ils s’abstiennent, notamment, de tout acte 

ou comportement public incompatible avec leurs 

fonctions

». Il précise également qu’ils sont tenus «

au 

secret des délibérations

»  

Enfin nous pouvons noter que ce même article interdit 

aux conseillers « 

toute action concertée de nature à 

arrêter ou à entraver le fonctionnement des juridictions 

lorsque le renvoi de l’examen d’un dossier risquerait 

d’entraîner des conséquences irrémédiables ou 

manifestement excessives pour les droits d’une partie

» 

ce qui signifie que l’action concertée n’est pas 

totalement interdite contrairement au texte initial.  

B) Le défenseur syndical  

Le Code du travail jusqu’à présent n’imposait pas que 

les délégués remplissant leur mission d’assistance et de 

représentation devant le conseil des prud’hommes 

soient nécessairement des délégués appartenant à une 

organisation syndicale représentative au niveau 

national même s’il prévoyait des dispositions facilitant 

ce dernier cas de figure. Le nouvel article L1453‐4 crée 

un statut du défenseur syndical et précise que ce 

délégué est nommé uniquement par les organisations 

syndicales et professionnelles représentatives au 

niveau national. 

C) La médiation conventionnelle 

L’ordonnance du 16 novembre 2011 avait introduit un 

article 24 à la loi du 8 février 1995. Cet article limitait le 

champ de la médiation conventionnelle, dans les 

relations de travail, aux seuls litiges transfrontaliers. La 

loi « Macron » supprime ce dernier article ce qui a pour 

conséquence d’étendre cette faculté à l’ensemble des 

litiges liés à un contrat de travail dans les conditions 

prévues par aux articles 21 à 21‐5 de la loi du 8 février 

1995. 

D) L’extension de la saisine pour avis  

L’ancienne version de l’article L441‐1 de code de 

l’organisation judiciaire permettait au conseil de 

prud’hommes de saisir la Cour de cassation lorsque se 

pose une question de droit nouvelle, qui présente une 

difficulté sérieuse et qui se pose dans de nombreux 

litiges. La loi « Macron » introduit un nouvel aliéna à 

cet article qui étend la saisine aux questions 

d’interprétation des dispositions conventionnelles 

présentant une difficulté sérieuse et se posant dans de 

nombreux litiges.  

E) Le barème de calcul des indemnités pour 

licenciement sans cause réelle et sérieuse 

La partie du volet social de la loi pour la croissance, 

l’activité et l’égalité des chances économiques qui a 

surement fait le plus de bruit concerne le mode de 

calcul des indemnités dans le cadre d’un licenciement 

sans cause réelle et sérieuse. Il est important de 

distinguer la phase de conciliation et celle de 

jugement.  

La loi comprenait en son article 266 un barème 

obligatoire qui servait à calculer les indemnités 

accordées par le juge en cas de licenciement sans cause 

réelle et sérieuse lorsque la procédure allait jusqu’à la