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EN DIREcT DE La caRpa

Journal du Barreau de Marseille

numéro 2 - 2016

14

A

ucune autre profes-

sion ne dispose à ce

jour d’un tel avan-

tage. Disons-le immédiate-

ment : cet avantage n’est pas

gratuit mais vient « compen-

ser » un certain nombre de

missions de services publics remplies par la profession.

Aide juridictionnelle, adjudications, accès au droit, fixation

des honoraires, discipline de la profession sont autant de

missions parmi les nombreuses missions des ordres qui

sont financés par ce système intelligent des CARPA. En

contrepartie de cet avantage, la réglementation de nos

maniements de fonds est exigeante. En discutant avec les

confrères, on relève cependant parfois une connaissance

imparfaite de nos règles de fonc-

tionnement.

Au moment où la commis-

sion de contrôle des CARPA

nous impose des règles nou-

velles qui vont aboutir à une

évolution de nos pratiques, il

est utile de rappeler deux réa-

lités complémentaires. En pre-

mier lieu, chéquier ou non, la CARPA de Marseille ne

connaît pas de sinistres en matière de maniement de

fonds, et ce au prix de contrôles et d’une vigilance de

tous les jours tant des élus que des permanents de cette

maison. Il convient d’ailleurs de souligner que cette vigi-

lance est comprise et acceptée de nos confrères. Y

voient-ils un gage de professionnalisme ? Les élus de la

CARPA aiment à le croire, convaincus d’être au service

de chaque avocat et de l’indépendance attachée à notre

profession. En second lieu, cette indépendance com-

mande une traçabilité des fonds en amont comme en

aval. Nous souhaitons par ces quelques lignes rappeler

les principes de base gouvernant les maniements de

fonds par les avocats de Marseille.

Les opérations de crédit

La réglementation s’est énormément renforcée ces der-

nières années sur ces opérations. La lutte anti-blanchi-

ment au niveau européen, se déclinant ensuite au niveau

national puis local, s’est traduite par un renforcement des

contrôles des crédits. Pratiquement, quand un crédit ar-

rive sur le sous-compte d’un avocat, la CARPAdoit en dé-

terminer l’origine. À ce titre, les dépôts en espèces sont

impossibles au-delà de 150 €. Pour être très pratique, il est

inutile de penser à « saucissonner » les dépôts. 10 dépôts

de 150 € d’espèces déclencheront un contrôle de l’origine

des fonds, tant de la part des élus que de la part des per-

manents de la CARPA.

De manière générale, tout dépôt au-delà de 40.000 € né-

cessite de justifier de ce crédit en produisant l’ensemble

des pièces justificatives de

l’opération et de la prove-

nance exacte de ces fonds.

La CARPA n’a pas vocation à

blanchir l’argent provenant

d’activités illicites ou « exo-

tiques ». Notre indépen-

dance est à ce prix: garantir

aux pouvoirs publics que l’ar-

gent déposé en CARPA est propre.

Récemment, le directeur de TRACFIN expliquait lors

d’une conférence de l’UNCA combien les CARPA sem-

blent dans la logique particulière de cette administration

(à la recherche d’une pureté cristalline de l’information)

une source d’inconnu et donc de craintes. Pour éviter tout

fantasme sans fondement, nous nous devons d’être irré-

prochables dans le contrôle des sommes déposées en

CARPA. Et ce, même si personnellement, nous pouvons

(et devons au titre de notre serment) refuser l’idée de la

dénonciation et de la trahison de la confiance de nos

clients. Le secret professionnel est trop précieux pour le

vendre à l’encan au nom de la transparence ! Pour ce

faire, il est cependant indispensable de garantir aux pou-

RappELSUTILESENMaTIèREDE

MaNIEMENTSDE fONDS

Nous rendons-nous suffisamment compte de l’avantage sans

équivalent que représente la caRpa pour notre profession ? L’avocat

conserve par cet outil collectif lamaîtrise de sesmaniements de fonds

de tiers.

Bertrand de Haut de Sigy

(...) chéquier ou non, lacaRpade

Marseille ne connaît pas de sinistres

enmatière demaniement de fonds