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Journal du Barreau de Marseille

numéro 2 - 2016

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On essaie de faire du général parce qu’on est de plus en

plus nombreux et que certains ne connaissent pas tout le

monde, on fait également rire avec du local, des person-

nages et travers, on pousse aussi quelques coups de

gueule et c’est nécessaire. Ce qui est bien, c’est de rire en-

semble de nous-mêmes, de nos défauts et que personne

ne sorte humilié du spectacle. Le principe est de rire de

nos petits travers, de la profession, de manière critique.

C’est marrant et jamais nauséabond. Pour moi, la revue

fait partie du liant du barreau, de la sauce qui fait qu’on

est un ordre, une famille.

Comment ressens-tu cette lourde responsabilité

d’animer un tel événement financé par l’ordre ?

Si les avocats sont encore debout, c’est évidemment par

leur courage et leur travail, mais c’est également parce

que nous vivons ensemble, et

cultivons notre originalité

dans la rentrée solennelle et

la revue qui font le liant du

barreau. La revue est le mo-

ment où l’on se défoule.

Chacun peut se retrouver

dans les situations que l’on

surligne. Cela permet d’exister

différemment parce qu’on a une chance, c’est un cadeau,

un don d’être avocat, ce n’est pas neutre. Les gens atten-

dent cet événement et le bâtonnier nous donne des

moyens raisonnables pour recevoir près de la moitié du

barreau.

C’est tout sauf du patronage. On commence à répéter en

septembre, on a un spectacle en juin, mais on fait tout

dans le spectacle: les lumières, le son, on s’entraine à dan-

ser pendant à peu près cinq mois pour que les quatorze

minutes de danse soient impeccables comme dans un

vrai spectacle. Il y a des séquences filmées dont le mon-

tage dure des semaines, la mise en scène nous prend

énormément de temps, chaque année les décors sont dif-

férents. Il n’y en a pas en France de revue ressemblant à la

nôtre.

Pourquoi la présence des confrères est-elle obli-

gatoire le 30 juin prochain ? Quel est le pro-

gramme ?

Notre revue est différente de toutes les autres parce

qu’elle est écrite. Avant la préparation du spectacle com-

mençait au mois de mai, on se voyait tous les soirs, on ra-

contait des blagues, puis on faisait un petit spectacle qui

était monté correctement, avec trois bons chanteurs.

Nous, on prend trente personnes et on va écrire et prépa-

rer un spectacle pendant quasiment un an durant lequel

on chante, on danse. La règle

que je donne, c’est qu’il n’y a

aucun sketch qui ne soit vu

nulle part avant. Tout ce qui

est inspiré d’un film, d’une

pièce de théâtre, d’un film,

d’une vidéo, je n’en veux

pas. Je ne veux que des créa-

tions. L’avocat c’est celui qui

parle et qui arrive à convaincre avec le pouvoir de ses

mots. L’idée c’est qu’il n’y ait rien qui n’ait été pompé ail-

leurs. Pas de « Visiteurs » au barreau ni de « Ch’tis » au

barreau. Cette année il y aura une quinzaine de sketchs,

tous originaux.

Certains membres de la revue sont super doués, ont le

pouvoir de l’écriture, d’autres écrivent en groupe et c’est

vachement bien. Nous avons deux génies de l’écriture.

D’autres écrivent remarquablement mal ! Le pire des pu-

blics c’est nous: au cours de nos réunions hebdomadaires,

VOTRE BaRREaU

cela permet d’exister différemment parce

qu’on a une chance, c’est un cadeau, un

don d’être avocat, ce n’est pas neutre.