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EN DIREcT DE La caRpa

Journal du Barreau de Marseille

numéro 2 - 2016

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voirs publics l’efficience de

nos procédures de contrôle.

Précision d’importance, pour

les raisons exposées ci-dessus,

tout crédit venant de l’étran-

ger est contrôlé dès le pre-

mier euro…

Les (trop ?) fameux délais de bonne fin

Combien d‘âneries entend-on à propos de ces délais de

bonne fin ? Combien d‘âneries l’auteur de ces lignes a lui-

même débitées avant d’être élu de la CARPA ? L’adminis-

tration nourrit des fantasmes à l’égard des CARPA, les

clients aussi parfois… voire même les confrères. Si la

CARPA est sans nul doute objet de désir, soyons sérieux:

les délais de bonne fin n’enrichissent pas en soi la profes-

sion. Les flux financiers des maniements de fonds de

chaque avocat permettent de financer les services dont

nous faisions état en ouverture de cet article, mais nous

ne conservons pas pendant des années les fonds des

clients pour faire vivre l’ordre…Pour preuve, rappelons la

réalité des délais de bonne fin:

- Chèques de banques ou certifiés (hors chèques étran-

gers): 3 jours ouvrés (4 jours si déposés après 10 h 30)

- Chèques classiques: 12 jours ouvrés

- Chèques étrangers: c’est compliqué et variable (donc, in-

terroger un élu)

- Virement: le jour même de la date d’opération bancaire

Ainsi, contrairement à une idée reçue, l’équilibre financier

de la CARPA ne tient ni à un délai de 21 jours qui n’existe

nulle part dans le règlement intérieur de la CARPA de

Marseille ni dans une détention exagérée des fonds, mais

bien dans le flux financier induit par les multiples dépôts

de tous les cabinets d’avocats inscrits à Marseille. Faut-il le

rappeler ? Le maniement de fonds d’avocat passe néces-

sairement par la CARPA. Tout avocat qui manierait les

fonds de tiers et de clients sur d’autres banques ou établis-

sements se rendrait coupable d’abus de confiance (Crim,

23 mai 2013, 12-83677).

Les opérations de débit

Ce sont les opérations qui seront le plus impactées de-

main avec la décision de la commission de contrôle de

l’UNCA qui, si elle est parfaitement régulière au regard

des textes, méconnait manifestement le parfait fonction-

nement de notre caisse. Jusqu’alors, tout avocat de Mar-

seille, titulaire d’un chéquier, pouvait par délégation de

signature du bâtonnier ou de son président délégué, ins-

trumenter ses propres règlements tout seul jusqu’à

38.000 €. Dans les mois qui viennent, les chéquiers vont

disparaître au profit des virements et des lettres chèques.

Si les lettres chèques présentent l’avantage de permettre

à l’avocat de continuer à adresser à son client un chèque

qui portera facialement sa

propre signature, il convient

de souligner la facilité d’uti-

lisation du virement. En ré-

clamant systématiquement

à son client un RIB à l’ou-

verture du dossier, chaque

avocat s’assurera d’un règlement efficace in fine quand

les transferts de fonds nécessaires à la conclusion du dos-

sier se feront indispensables.

Du côté de la CARPA, la disparition du chéquier nous im-

pose un contrôle a priori dès le premier euro, demandant

la fourniture par l’avocat de toutes les pièces justificatives

du débit et le traitement par les services de la CARPA. Ce

n’est là que l’extension de ce qui existe déjà en matière de

double signature: fournir à la CARPA le jugement, l’acte,

la transaction qui cause le paiement et les éléments né-

cessaires à l’identification du destinataire.

Il convient de rappeler que, quel que soit le mode de rè-

glement, tout paiement du compte de tiers vers le

compte personnel de l’avocat nécessite la fourniture préa-

lable à la CARPA de la convention d’honoraire écrite, dés-

ormais obligatoire, et de l’autorisation de prélèvement du

client sur facture acceptée ou l’équivalent. Les adaptations

induites par la future suppression du chéquier vont de-

mander à terme, à la CARPA essentiellement, un renfor-

cement des procédures de contrôle et peut faire

légitimement craindre à chaque avocat un ralentisse-

ment de la chaîne de traitement. À cela, deux observa-

tions en forme de réponse. D’une part, préférer le

virement est l’assurance de se garantir à l’avenir un traite-

ment plus rapide de ses règlements clients, d’où le réflexe

suggéré précédemment de récupérer systématiquement

le RIB de ces clients. D’autre part, ces évolutions à venir

n’impliquent en fait nullement un changement radical de

nos (bonnes) habitudes. Tout crédit doit être tracé et iden-

tifié. C’est déjà le cas aujourd’hui, tout délai de bonne fin

doit être écoulé. C’est déjà le cas aujourd’hui et les connaî-

tre permet d’évacuer toute crainte d’une rétention trop

longue des fonds. Tout débit doit être causé et identifié. Ni

plus ni moins. C’est là encore déjà le cas aujourd’hui.

Nul doute cependant que l’exigence de la CARPA de Mar-

seille qui nous a permis de conserver si longtemps un

chéquier quand les autres barreaux l’abandonnaient nous

donne une longueur d’avance sur un vrai contrôle a priori

dès le premier euro permettant de n’avoir pas plus de-

main qu’hier à rougir de la qualité des maniements de

fonds et de leur contrôle à Marseille. La CARPA et l’ordre

sont ainsi parfaitement au service de la profession et des

missions de service public que celui-ci a à assurer tout au

long de l’année, demain comme hier.

(...) préférer le virement est l’assurance

de se garantir à l’avenir un traitement

plus rapide de ses règlements clients (...)