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INTERNATIoNAL

journal du Barreau de Marseille

numéro 2 - 2015

22

M

aître Peter McQueen,

avocat aux barreaux

d’Angleterre et d’Aus-

tralie et arbitre, s’est attaché à

commenter l’article 29 du règle-

ment CCI, lequel ouvre aux parties au litige le droit de

demander la désignation d’un « arbitre d’urgence ».

Véritable « juge des référés » de l’arbitrage, cet arbitre

est habilité à prendre, par voie d’ordonnance, toute mesu-

re conservatoire ou provisoire urgente ne pouvant

attendre la constitution d’un tribunal arbitral. Monsieur

Denis Mouralis, professeur à l’université d’Avignon et

arbitre, a quant à lui traité le thème de l’introduction

d’une procédure d’arbitrage ad hoc. Il a pris le soin de

brosser les traits d’un d’arbitrage ad hoc « idéal », avant

d’exposer les complications susceptibles de survenir.

Suite à cela, Maître Peter McQueen a évoqué le contenu

de la demande d’arbitrage à adresser à la CCI et apporté

un éclairage intéressant sur les suites données à une

telle demande sur le plan procédural.

Monsieur Jean-Baptiste Racine, professeur à l’université

de Nice et arbitre, a lui abordé l’épineuse question des

conflits d’intérêts en droit de l’arbitrage. Tandis qu’un

juge étatique doit être indépendant par rapport à l’État,

un arbitre doit être indépendant par rapport aux parties

qui le désignent et le rémunèrent. Cette exigence d’in-

dépendance et d’impartialité est évidemment consub-

stantielle à toute mission juridictionnelle. Elle a pour

corollaire l’obligation pour l’arbitre de révéler toute cir-

constance de nature à jeter un doute sur son indépen-

dance, tel un lien d’amitié, lequel peut résulter du simple

fait pour une partie et un arbitre de passer leurs vacances

ensemble ! De quoi susciter quelques sourires…

De son côté, William Peterson a attiré l’attention de l’au-

ditoire sur les avantages du recours aux centres d’arbitrage

qui ont progressivement vu le jour à travers le monde,

de Paris à Atlanta en passant par Hong-Kong. D’un côté,

ce recours est gage de sécurité juridique : encadrement,

optimisation des délais, procédures d’urgence ou accé-

lérées à moindre coût, etc. De l’autre, ces centres appor-

tent leur expérience et offrent une transparence bien-

venue, notamment en termes de frais et honoraires

induits par l’arbitrage.

En résumé, fort du succès du pré-

cédent atelier sur les techniques

de rédaction en matière de

clauses compromissoires et com-

promis d’arbitrage, ce nouvel ate-

lier avait pour ambition d’en

constituer la suite logique tout

en conservant une approche

pragmatique. Pari gagné à en

croire le vif intérêt des partici-

pants tout au long de la matinée.

Prochain défi : entrer au cœur

de la procédure d’arbitrage en

examinant son déroulement, éta-

pe par étape, à travers l’analyse

d’un cas pratique ! Ce sera l’objet

d’un prochain atelier, sans doute

en avril 2016.

William Peterson

Joris Raffy,

élève-Avocat

à l’École des Avocats du Sud-Est

DéCLENCHEMENTD'uNARBITRAGE

INTERNATIoNAL :

ASPECTSPRATIQuES

Le 23 avril, à la Maison de l’Avocat, la commission internationale de notre barreau et l’École

des Avocats ont organisé un nouvel atelier en droit de l’arbitrage. L’occasion pour ses

intervenants de mettre en lumière, principalement en anglais, tout ce qu’il faut savoir, en

pratique, sur le déclenchement d’un arbitrage.

William Peterson, Jean-Baptiste Racine,

Peter Mcqueen, Denis Mouralis et Joris Raffy