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BaRREau PRatiQuE

Journal du Barreau de Marseille

numéro 3 - 2015

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misation fiscale et vente des actifs immobiliers), droit immobilier

(vente de particuliers à des promoteurs…), cessions d’entreprises…

Par exemple, dans tout divorce par consentement mutuel impliquant

la vente d’un bien immobilier, l’avocat pourra se charger, s’agissant

d’une activité accessoire, de vendre le bien du couple. Notre assureur

responsabilité civile professionnelle ne nous garantit que dans ce

cadre précis et vouloir en faire une activité principale serait donc

non seulement risqué financièrement, mais contraire à la loi.

Le mandat reçu par l’avocat doit indiquer le mode de calcul des

honoraires et sa durée. Ses honoraires sont libres, mais représentent

le plus souvent un pourcentage de la valeur du bien en question. Si

la transaction n’est pas conclue, l’avocat ne pourra percevoir d’ho-

noraires que pour les actes éventuellement rédigés, mais pas pour

le temps consacré à la recherche et à la négociation.

L’intérêt de recourir à un avocat réside principalement dans le fait

qu’il sera présent à tous les moments de la transaction afin de la

sécuriser et qu’il pourra défendre son client en cas de litige.

Les avocats ne disposent pas de la même vitrine que les agents

immobiliers. Aussi, il était nécessaire de s’en différencier pour être

non seulement lisible, mais surtout marquer notre différence.

Lacréationdumarche immobilier des avocats

Les avocats ont donc décidé de créer une structure destinée au

marché immobilier des Avocats pour les avocats et les clients. Les

représentants de plusieurs Barreaux se sont ainsi réunis depuis plu-

sieurs mois pour mettre sur pied le Marché Immobilier des Avocats.

Ce projet prévoit ainsi :

- La création d’un site extranet et intranet

- La gestion des annonces de ventes immobilières

- La création d’un réseau de “ commerciaux ”, d’évaluateurs,

de diagnostiqueurs…

- La Gestion de la communication nationale et locale (plaquettes

pour salle d’attente…)

Mais aussi :

- La formation des avocats par les Ordres et newsletters

- La création d’un packaging et de kits juridiques (modèles…) destinés

aux avocats adhérents

- Une veille juridique

L

a profession ne s’était

pas encore donné les

moyens de développer

ce nouveau secteur du droit

qui est pourtant un moyen

efficace d’élargir notre domai-

ne d’intervention et de créer

de l’activité. Il faut aussi se

rendre à l’évidence: les avocats

ne sont pas formés à cette pratique et aucun outil sérieux n’existe.

En novembre 2009, un avocat du Barreau de Paris a créé l’Association

des Avocats en Transactions Immobilières (AAMTI). Cependant, les

ordres étaient absents de ce pan d’activité qu’il faut développer,

mais aussi contrôler pour éviter de voir fleurir des solutions contraires

aux principes cardinaux de notre profession. Ce n’est d’ailleurs que

les 5 et 6 février 2010 que le Conseil National des Barreaux a considéré

que cette mission entrait dans le champ d’activité des avocats.

Pourtant, tout avocat est habilité à exercer cette activité, à titre acces-

soire, et à condition d’en informer son bâtonnier et de remplir les

conditions éventuelles préconisées par son ordre. C’est dans ce

contexte que depuis mai 2015, grâce à une initiative locale portée

par plusieurs barreaux, le Marché Immobilier des Avocats est né.

La transaction immobilièreet l’avocat

L’avocat n’est pas un agent immobilier et ainsi que l’indique le guide

pratique du CNB, il doit “ respecter les principes essentiels de sa pro-

fession et les règles du conflit d’intérêts ; il ne pourra intervenir que

pour l’une des parties et ne percevra des honoraires que de celle-ci ”.

Ainsi, l’avocat intervient exclusivement pour l’intérêt d’une partie, à

la différence du notaire qui peut représenter le vendeur et l’acheteur.

Il s’agit d’une activité obligatoirement accessoire (à l’occasion d’un

dossier de succession, de divorce…). L’accessoire est d’ailleurs le gage

de réussite de cette nouvelle activité, car de nombreux acteurs existent

déjà et nous ne pourrons nous y inscrire que dans la cadre de la

relation de confiance qui existe à l’occasion d’un dossier.

Chaque type d’activité juridique peut être concernée : droit de la

famille (divorce et vente du patrimoine immobilier), droit fiscal (opti-

Fabien Bousquet

Depuis la loi Hoguet du 2 janvier 1970, les avocats ont la possibilité

d’exercer l’activité de mandataire en transactions immobilières sans remplir les

conditions exigées pour les agents immobiliers “en considération du contrôle

dont leur activité professionnelle fait l’objet ainsi que des garanties financières

qu’ils offrent pour l’exercice de cette activité ” (article 2 de la loi).

L’aVoCatMaNDataiRE

ENtRaNSaCtioNS iMMoBiLiERES