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11 | JDB MARSEILLE 2 / 2023 LA PAROLE AUX COMMISSIONS / JEUNE BARREAU possibles : des rencontres entre détenus-victimes qui ne sont pas concernés par la même affaire au sein de la détention (RD V ) et des rencontres condamnés-victimes organisées en dehors de tout établissement pénitentiaire (RCV ). Par la suite j’ai eu l’occasion d’être formée à la médiation restaurative : il s’agit d’une mesure qui offre à la victime et à l’auteur concernés par la même infraction pénale un espace de dialogue pour échanger sur les faits ou sur les répercussions de l’acte. J ’ai pu suivre cette formation en présence de Conseils Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (CPIP) intéressés par la justice restaurative et avec lesquels nous devions par la suite former des binô mes, binô mes ayant vocation à assurer les entretiens préparatoires puis les rencontres. Selon vous quel est l’objectif poursuivi par la justice restaurative ? A mon sens la justice restaurative permet de créer un espace de dialogue et de reconstruction confidentiel et sécurisant. La mesure apporte une réponse complémentaire au procès pénal mais également une forme de réparation autre que purement financière. Si le procès pénal peut avoir un effet thérapeutique sur le plan du droit et de l’indemnisation cela est moins vrai sur le plan psychologique. Le dialogue qui se crée entre les individus permet également de leur redonner toute leur place au sein de la société et d’ainsi restaurer le lien social endommagé par l’infraction et les conséquences qui en découlent et de prévenir la récidive. Il s’agit de déconstruire les étiquettes « juridiques » pour mettre en lumière les personnes dans leur individualité et leurs émotions. Pourriez vous nous parler de l’une de vos expériences ? Au cours des différentes formations nous avons été amenés à organiser des mises en situations : les formateurs nous remettent des « scénarios » qui ont d’ores et déjà fait l’objet d’une mesure de justice restaurative dans d’autres ressorts de juridiction. A cette occasion le travail consiste à tenter de se mettre à la place de la personne concernée (qu’il s’agisse de l’auteur ou de la victime) pour comprendre les attentes de chacun. Il est frappant de voir à quel point cela m’a permis de visualiser le cheminement acquis au fur et à mesure et le soulagement ressenti à la fin de l’exercice, ce qui est finalement l’objectif [ .../... les rencontres sont touj ours encadrées par des prof essionnels f ormés, qu’ils appartiennent à une association d’aide aux victimes, à une association de suivi socioj udiciaire ou aux services pénitentiaires d’insertion et de probation. ] ❚ M e G iulia Petit et Camille J ourdan, ch ef f e du service d’Aide aux victimes d’urgence au sein de l’AV AD et animatrice des rencontres organisées entre les auteurs et victimes.

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