Journal du Barreau de Marseille
numéro 2 - 2017
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M. LE COMMISSAIRE GÉNÉRAL (MARINE)
THIERRY DUCHESNE,
Adjoint au préfet maritime de la Méditerranée
JDB : Pouvez-vous, en quelques
mots, retracer votre parcours ?
Thierry Duchesne :
Je suis juriste
de formation, mais j’ai passé le
concours de Commissaire de la
Marine. J’ai ensuite eu une carrière
embarquée de huit ans, au cours
de laquelle j’ai pu réaliser trois
vrais tours du monde dont je suis
très fier. J’ai également occupé
des postes dans l’action des
temps de mer au sein des Préfec-
tures maritimes de Brest, Cher-
bourg et maintenant Toulon. Je
suis vraiment très heureux d’ap-
porter à la Méditerranée ce que
j’ai découvert sur d’autres rivages.
JDB : Quel regard portez-vous sur
la création de la JULIS ?
T. D. :
Sa création remonte à 2001,
mais l’on va trouver au Tribunal de
Marseille, 3 pôles très
forts avec cette extension
à l’archéologie qui néces-
site, selon nous, des juri-
dictions spécialisées. Il y a
également la JIRS située
à Marseille et qui est
compétente en matière
de criminalité en mer.
Cette renaissance du Tri-
bunal maritime commer-
cial au travers du Tribunal
maritime et sa modernité nous in-
téressent beaucoup en matière
d’affaires de police de la naviga-
tion.
JDB : Est-ce que vous identifiez,
sur notre littoral méditerranéen,
des problématiques particu-
lières, des points d’intervention
qui attirent votre attention de
façon notable ?
T. D. :
Actuellement les probléma-
tiques majeures concernent la
protection de l’environnement au
sens large. Aujourd’hui par exem-
ple, la mer territoriale en Méditer-
ranée est classée à 80 % au titre
des aires maritimes protégées,
mais qui dit classement, dit zone
de droit avec l’éventualité d’infra-
ctions. Ce qui pose également
problème, c’est la création de
parcs éoliens qui occupent l’es-
pace et va générer un autre type
de contentieux : l’environnement,
la problématique des mouillages
pour préserver les herbiers de po-
sidonies. La problématique de la
sûreté maritime avec le terrorisme
en mer commence également à
s’affirmer. Il y a donc une action
assez importante dans ce do-
maine pour la protection des na-
vires, des manifestations à
proximité du littoral, sur le rensei-
gnement maritime.
JDB : Avez-vous une attente par-
ticulière envers les avocats ?
T. D. :
J’ai une attente très forte à
leur égard, car plus la connais-
sance du milieu maritime sera
bonne, mieux on se portera. C’est
l’avocat d’un cabinet maritime qui,
en cas d’accident de mer,
servira d’interface entre
nous, l’Autorité maritime
et l’armateur. L’avocat est
donc un partenaire direct
pour la protection mari-
time dans l’accident de
mer.
JDB : Est-ce que vous
pensez que la proximité
des avocats du Barreau de Mar-
seille permet également de mieux
comprendre les faits, de mieux
évoluer dans les dossiers ?
T. D. :
Plus on se connait, mieux on
travaille sur des situations de crise.
Je me réjouis d’être là aujourd’hui
parce que connaître quelques
avocats nous aidera demain dans
l’établissement d’une relation de
confiance pour travailler ensem-
ble rapidement.
Le Pôle maritime du tribunal
de grande instance de Marseille
ENTRETIEN AVEC
C’est l’avocat d’un cabinet maritime
qui, en cas d’accident de mer,
servira d’interface entre nous,
l’Autorité maritime et l’armateur.
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