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Journal du Barreau de Marseille

numéro 2 - 2017

51

18 MAI 2017

LE PÔLE MARITIME DU TRIBUNAL

DE GRANDE INSTANCE

DE MARSEILLE

MICHEL L’HOUR,

Conservateur Général du Patrimoine, Directeur du DRASSM

ÉVÈNEMENTS

DES DERNIERS MOIS

À

l’occasion de la création du pôle maritime du tribunal de grande

instance de Marseille, une conférence-débat a été organisée le 18

mars 2017 en présence de Jean-Michel Cousteau, l’avocat des

océans, Geneviève Maillet, Bâtonnier du barreau de Marseille, Robert Gelli,

Procureur Général près la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, ancien Direc-

teur des Affaires Criminelles et des Grâces, Xavier Tarabeux, Procureur de

la République, Thierry Duchesne, Adjoint au Préfet Maritime de la Méditer-

ranée, David Galtier, Général, Commandant la région de gendarmerie

PACA, Michel L’Hour, Directeur du département des recherches archéolo-

giques subaquatiques et sous-marines – DRASSM, en présence de Mary-

vonne Falco. Aujourd’hui, la France joue un rôle essentiel dans l’océanographie et Marseille occupe une place historique. La salle remplie à

l’occasion de cette conférence a démontré la prise de conscience de l’enjeu majeur de la création de ce nouveau pôle maritime.

JDB : Quel regard portez-vous sur

la création du pôle maritime de la

juridiction marseillaise ?

Michel L’HOUR :

La création de ce

pôle apporte une réponse pratique à

l’une de nos aspirations, car nous gérons

depuis longtemps le patrimoine immergé

des eaux sous juridiction française et

avons donc vocation à l’étudier, à le valo-

riser, mais aussi à le protéger.

Sa protection suppose nécessairement

que nous soyons accompagnés par des

partenaires privilégiés tels que les ser-

vices de police ou de la douane judiciaire

et que nous puissions faire intervenir des

juristes spécialisés qui connaissent bien le

dossier. Nous avions d’ailleurs entamé ces

dernières années avec plusieurs parte-

naires dont la Direction des Affaires crimi-

nelles de Grasse, la démarche tendant à

étendre les « JULIS », c’est-à-dire les juri-

dictions du littoral spécialisées qui sont au

nombre de six sur le territoire français,

mais aussi les infractions et les atteintes

aux biens culturels maritimes. Cette dé-

marche visait, dans les cas où la négocia-

tion aurait échoué, à avoir affaire à des

juristes spécialisés qui, parce que le dis-

cours sur la mer a du sens pour eux, ne

risquaient pas de nous regarder les yeux

écarquillés.

JDB : Est-ce que vous rencontrez des pro-

blématiques particulières sur le littoral

méditerranéen ?

M. L. :

Les problématiques que nous ren-

controns sont nombreuses, car chaque

territoire maritime a ses propres spécifici-

tés. Le littoral méditerranéen ne rencontre

pas de problèmes spécifiques si ce n’est

la forte croissance du nombre de plon-

geurs, surtout pendant l’été, qui aug-

mente le risque de pillage. Les amateurs

de chaleur et de mer privilégient la Médi-

terranée, ce qui explique que l’on re-

trouve, pendant la saison estivale, environ

200.000 plongeurs venus de la métro-

pole ainsi que des plongeurs de tous les

horizons. Mais tous ne connaissent pas le

droit français et certains s’abritent derrière

leur droit national. Sur d’autres territoires,

j’évoquerais par exemple l’épuisement

des ressources halieutiques et l’extension

du domaine de la pêche qui menace de

plus en plus d’épaves profondes.

JDB : Parmi vos interlocuteurs, quelles

sont vos attentes à l’égard des avocats du

barreau de Marseille ?

M. L. :

J’ai d’abord souhaité les rencontrer,

car je connais quelques avocats à Mar-

seille ainsi que le Procureur et son équipe,

mais je ne les fréquente pas au quotidien.

Ce point de rencontre aujourd’hui, c’est la

possibilité de discuter, de faire connais-

sance avec des personnes désignées par

le terme générique « d’avocats » et de

nous présenter. J’ai d’ailleurs constaté la

surprise de certains qui ont découvert

que la gestion des territoires sous-marins

français dans le champ du patrimoine

était basée à Marseille.

ENTRETIEN AVEC

Le Pôle maritime du tribunal

de grande instance de Marseille