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SPORT

Journal du Barreau de Marseille

numéro 3 - 2016

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A

insi, pour les championnats français, la Ligue A

féminine de volley-ball est la plus internationale

avec 54.37 % de joueuses étrangères en 2015-

2016, loin devant la Ligue 1 de football (41.99 % d’étran-

gers) ou le Top 14 de rugby (44.14 % d’étrangers). « Le

Championnat de France de rugby s’impose comme un

des meilleurs championnats du monde avec l’enrôlement

de véritables stars internationales de l’ovalie ces dernières

saisons : le Sud-Africain John Smit à Clermont, l’Anglais

Johhny Wilkinson à Toulon…Aujourd’hui, le Néo-Zélan-

dais Dan Carter est au Racing ».

Longtemps, au nom du protectionnisme ou du nationa-

lisme sportif, les fédérations sportives ont imposé des in-

terdictions et des limitations de joueurs étrangers dans

les clubs. « La donne a changé. En avril 2016, le match de

championnat d’Italie de football Inter Milan – Udinese a

débuté sans joueur italien. En 1966, après la Coupe du

Monde de football, l’Italie avait décidé d’interdire la pré-

sence des joueurs étrangers dans le Calcio. « Ce temps est

aujourd’hui révolu », a précisé Me Michel Pautot « Au-

jourd’hui, des clubs veulent des vedettes étrangères pour

obtenir des résultats et l’attractivité du championnat ».

Pour l’Euro 2016, l’étude démontre

que les « grandes » sélections euro-

péennes, à l’exception de l’Angle-

terre, ont vu le nombre de leurs

joueurs « expatriés » augmenter

avec les années: l’Italie, l’Allemagne,

la Belgique, le Portugal, l’Espagne.

La France également puisque Di-

dier Deschamps a choisi 18 joueurs

français évoluant à l’étranger sur les

23 sélectionnés,mais les recordmen

sont l’Eire et l’Islande, sans oublier

le pays de Galles. L’ancien président

de l’Olympique de Marseille, Pape

Diouf, a jugé positivement l’interna-

tionalisation des grands clubs.

« Moi ça ne me gêne pas du tout si

Chelsea présente une équipe de

non-Anglais, a-t-il commenté, dans la mesure où le public

est présent, applaudit à ses exploits ».

Michel Hidalgo, sélectionneur de l’équipe de France

championne d’Europe en 1984 et véritable artisan du pre-

mier succès du football français, n’a pas manqué d’expli-

quer le rôle et la qualité des entraîneurs en indiquant qu’il

faut du temps pour construire une équipe selon des sché-

mas tactiques. L’entraîneur doit tirer le maximum de son

équipe avec les éléments de langage indispensables. Il y a

en France, a-t-il précisé, de très bons entraîneurs pour ré-

pondre à une question, insistant sur l’attractivité des en-

traîneurs étrangers. En clôture,Michel Hidalgo a souligné

« l’utilité de l’étude Sport et Nationalités menée annuelle-

ment par Légisport, véritable tableau de bord de la mon-

dialisation du sport avec l’internationalisation des clubs ».

Madame le bâtonnier élu Geneviève Maillet, a honoré les

organisateurs de sa présence à ce débat auquel participait

un large public de sportifs. Un intervenant ne manquait

pas de souligner la fracture existant entre les revenus des

superstars du ballon et le bénévolat sportif. « À économie

mondiale, sport mondial », a réagi Me Pautot.

A l’initiative de Legisport, Maître Michel Pautot a présenté les résultats de la 13ème étude Légisport

« Sport et Nationalités » sur la multinationalité des équipes, le déclin de l’identité nationale face à

la mondialisation du sport caractérisée par la tendance grandissante du départ des joueurs vers les

championnats étrangers.

LE SPORT ET LESNATIONALITÉS

ENDÉBAT ÀMARSEILLE

AVec michel hidAlgo, pApe diouf et michel pAutot

© Robert Tomassian

Michel Hidalgo, Pape Diouf et Michel Pautot