JDB_N2_COUV_2023_PRINTV3.indd

DOSSIER 4 0 | JDB MARSEILLE 2 / 2023 d’eau minérale, qui précise au milligramme près sa composition, avec les bouteilles de vins qui sont presque toujours silencieuses sur leur contenu, notamment chimique. C’est très intéressant comme débat et les problèmes juridiques sont multiples puisqu’aujourd’hui beaucoup de vignerons s’affranchissent des cahiers des charges des appellations pour faire justement du vin le plus naturel qui soit. Ce premier évènement, au cours duquel nous avons bien évidemment dégusté uniquement des vins natures, a été une grande réussite. N ous avons ensuite organisé un deuxième évènement où nous avons rencontré les enfants de Peter F ischer qui ont repris le « Clos Revelette», puis une rencontre avec des vignerons de Châ teau neuf du Pape. Enfin, nous avons coorganisé un colloque sur les problématiques des étiquettes et de la publicité des alcools. Lors de mon discours aux nouveaux confrères au palais du Pharo, je leur ai indiqué qu’en dehors des commissions sport et œnologie, les autres commissions travaillaient pour de bon, c’était taquin évidemment. En quoi ces commissions sont essentielles à notre barreau ? M arc D ez euz e : On exerce une profession qui est de plus en plus soumise au stress avec des conditions d’exercice de plus en plus difficiles. Le sport, c’est de la santé. Au-delà des problèmes classiques qu’on peut résoudre avec le sport, celui-ci est, au niveau psychologique une réelle soupape de décompression, d’échappement. J e pense qu’il faut inciter un maximum de confrères à pratiquer. C’est pour ça d’ailleurs que j’ai essayé de te sensibiliser sur l’utilité d’avoir des locaux sportifs au sein même de la M aison de l’avocat. Créer des équipements sportifs à l’intérieur de la M aison de l’avocat serait salutaire, parce qu’actuellement on fonctionne avec une quinz aine de sections différentes mais il n’y a pas de synergie, on ne se voit pas. Avec la création de locaux dédiés, je pense qu’il y aurait beaucoup plus de confrères et consœ urs qui pourraient pratiquer et donc beaucoup plus de confrères et de consœ urs en bonne santé, physique et mentale. M ich el K uh n : J e pense que la convivialité est, d’une certaine manière, ce qui fait la force de notre barreau. C’est cet esprit qui fait que jeunes, ou moins jeunes, on arrive à se rencontrer en dehors de nos cabinets, autour de passions communes. La profession d’avocat est-elle selon toi un sport de combat ? Est-ce que tu retires des enseignements de ta pratique sportive dans l’exercice de ta profession ou l’inverse ? M arc D ez euz e : Absolument. Il y a beaucoup de similitudes entre la profession d’avocat et les sports de combat. D éjà ce sont deux activités dans lesquelles la notion de travail est primordiale. Q ue ce soit dans notre profession ou dans le sport, il faut beaucoup travailler. Ce sont souvent les laborieux qui réussissent le mieux et pas toujours les plus doués. La force mentale est fondamentale également. C’est déterminant, surtout lorsqu’on pratique en judiciaire. Lorsque vous allez plaider devant des juridictions où les relations sont parfois tendues (pénal, prud’hommes, certaines affaires familiales) il faut être solide. Il faut pouvoir être solide à l’audience mais également au niveau de la préparation des dossiers. Il faut de l’endurance, de l’abnégation. N otre profession et les sports de combat ont également comme similitudes qu’elles s’exercent dans un environnement où il y a des règles. Chez les avocats, la déontologie et dans les sports de combat, le code moral. Il s’agit de deux activités où il y a des cadres et qui nécessitent d’adopter un équilibre. Est-ce que tu penses que dans l’exercice de sa profession, l’avocat doit mettre de l’eau dans son vin ? M ich el K uh n : [ Rires] C’est presque la nature même - pour garder le mot «nature » - d’un avocat. La mesure, l’antithèse… mais malgré tout le vin sans eau, ça reste meilleur !

RkJQdWJsaXNoZXIy MTg0OTA=