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17 | JDB MARSEILLE 2 / 2023 LA PAROLE AUX COMMISSIONS / MARD tuel partagé accessible via internet. Ce méta univers va créer des liens sociaux significatifs entre utilisateurs et ce, quelle que soit leur localisation. M éta (facebook ) a créé une application « horizon world » dans le métavers. C’est une plateforme interactive en réalité virtuelle dans laquelle on peut passer du temps avec des amis et construire son propre monde virtuel. L’accès est actuellement possible via un casque de réalité augmentée et sera possible, sans casque, via le w eb dans un proche avenir. Comment le métavers peut servir la médiation Comme nous venons de le voir, il s’agit de créer une réalité virtuelle dans laquelle on peut interagir, via son avatar, avec autrui. Imaginons deux individus, en conflit, qui décident d’entrer dans un processus de médiation. D ans la première phase (le « quoi » ), le questionnement du médiateur va porter sur l’origine de la rencontre, le début de la relation. Et si nous laissions les avatars s’expliquer et rejouer leur relation dans un univers que l’on peut créer, un parc, un bureau, un dîner etc. ! Le retour au réel va permettre d’échanger sur le ressenti par comparaison avec ce qui s’est passé et le médiateur pourra approfondir et interroger les émotions. Il en est de même pour l’exploration du début des difficultés. Comment les parties vont se positionner dans le métavers alors qu’ils ont déjà vécu la situation ? Leur comportement, leur réaction, leur ressenti, leur perception seront-ils modifiés ? Le médiateur pourra s’emparer de leur positionnement pour les amener à en tirer les enseignements. C’est une prise de conscience de la relation et de l’expression des émotions qui ont présidé à la relation. La deuxième phase de la médiation (le pourquoi) va se dérouler sur le même schéma. Cette recherche des motivations, de l’expression des besoins, de l’expression des émotions, des frustrations sera facilitée par l’avatar qui est bien « un moi » mais un autre moi, distant, tout en étant réel. Cette distance est nécessaire pour se libérer du poids de la culture, de l’éducation, des traditions qui pèsent sur chaque individu. Pour conclure, il me semble que le métavers puisse être un outil pour la médiation, parmi d’autres. M ais il doit être adapté aux parties, à la situation soumise à la médiation. Il soulève cependant des interrogations notamment sur la confidentialité. D es banques, des avocats ont investi le métavers. La confidentialité est garantie de la même façon que lorsque nous faisons des entretiens « zoom ». Reste un écueil, le médiateur est à l’écoute des émotions car elles répondent à un besoin et transmettent des messages, comment pourra – t-il s’emparer des émotions différées ? Peut-être qu’une nouvelle séance plénière, en présentiel permettra de répondre à ce problème. [ - Et si nous laissions les avatars s’ex pliquer et rej ouer leur relation dans un univers que l’on peut créer, un parc, un bureau, un dî ner etc. ! Le retour au réel va permettre d’éch anger sur le ressenti par comparaison avec ce qui s’est passé et le médiateur pourra approf ondir et interroger les émotions. ]

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