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40 | JDB MARSEILLE 2 / 2022 Jean Roscoff, antihéros, alcoolique, désabusé, mais tellement fier de son passé d’homme engagé, va être brutalement confronté au monde moderne lors de la parution de son livre sur Robert Willow. Alors qu’il imaginait que cette passionnante biographie d’un auteur noir, communiste, exilé, ayant croisé Sartre, allait lui donner enfin une notoriété toujours ratée, voilà que se déchainent contre lui les nouveaux censeurs. Dans un monde binaire qui met en scène deux générations d'antiracistes, ou se prétendant tels, ce roman interroge sur ce que sont devenues la tolérance et la liberté d’expression dans la société actuelle où la morale s’écrit dans les réseaux sociaux qui cloisonnent chacun dans sa vision de ce qui constitue sa propre vérité conduisant à la pensée radicale fermée au dialogue, à la cancel culture et au wokisme. Au cœur des préoccupations actuelles de tous ceux qui s’inquiètent de ce monde en devenir, qui croient encore à la liberté d’expression et aux valeurs républicaines, Abel Quentin nous invite dans ce roman sur l’état actuel de notre société, subtil et teinté d’un humour parfois acide, à croire encore à la pensée de Camus et au courage de la nuance. Le mardi 24 mai dernier, au Théâtre de la Criée, dans le cadre du Festival OH Les Beaux Jours Monsieur le bâtonnier Jean-Raphaël Fernandez et Monsieur Larry Pellegrino président de la Société de Courtage des barreaux ont eu le plaisir de remettre à Monsieur Abel Quentin le Prix Littéraire du barreau de Marseille. UNE RUBRIQUE DE ME SYLVIE CAMPOCASSO PARLONS D’INJUSTICE Ouvrage collectif du Conseil national des barreaux, auquel ont participé nos confrères marseillais Jérôme Gavaudan et Jean-Baptiste Blanc, « Parlons d’Injustices » est un essai qui aborde les différents aspects de l’injustice ressentie au quotidien par nos concitoyens et ses conséquences sur la société. Les avocats sont les mieux placés pour savoir combien les formes d’injustice sont multiples et protéiformes, et combien ce sentiment s’exacerbe souvent par manque de connaissance des droits qui sont les leurs par les citoyens. Tous les aspects de la vie sont concernés par l’injustice : qu’il s’agisse de la place de l’individu dans la société, de sa situation économique et sociale, de sa situation géographique, de la reconnaissance de son statut. De plus en plus nombreuses sont les personnes qui se sentent exclues, dénuées de la légitime protection qu’elles attendent de la justice, et renoncent à l’exercice même de leurs droits. Alors, le constat est fait qu’il nous faut défendre les droits pour rétablir la confiance. Outre l’analyse développée par nos confrères, l’ouvrage comporte aussi des études d’opinion, des réflexions d’élus, de syndicats, etc… qui démontrent l’unanimité de l’inquiétude sur cette question majeure de la société qui devrait être l’urgente préoccupation des politiques. Alors, des propositions sont faites d’actions simples et concrètes, pour reconstruire du commun en éduquant au droit car à l’évidence, le sentiment d’injustice résulte plus de l’incompréhension du processus aboutissant au résultat que du résultat lui-même. Les avocats ont là une rôle majeur à jouer comme le rappelle le président Gavaudan : « Nous sommes, nous avocats, des acteurs essentiels pour notre Etat de droit. Nous portons des valeurs et travaillons au quotidien pour le respect des droits et des dignités. Nous participons aux équilibres entre libertés individuelles et collectives, entre libertés et sécurité. Notre indépendance, notre compétence, notre déontologie et notre secret professionnel nous permettent d’être des vigies pour notre démocratie et dans l’assistance de nos concitoyens dans l’exercice de leurs droits. » Il appartient à chacun d’entre nous d’y œuvrer pour que s’estompe le juste sentiment d’injustice de nos concitoyens. CULTURE / LA PLUME & LA ROBE LEVOYANT D’ETAMPES Le troisième Prix Littéraire du barreau de Marseille a été attribué à Abel Quentin pour son livre « Le voyant d’Etampes ». Éditions de l’Observatoire.

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