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21 | JDB MARSEILLE 1 / 2022 COMMISSION DU JEUNE BARREAU VERS UNE REFONTE DE LACOLLABORATION LIBÉRALE ? Un constat : ces dernières années, de jeunes avocats s’installent de plus en plus rapidement après une ou trois années de collaboration libérale seulement contre cinq ou six auparavant. Une première, il est désormais devenu problématique pour les cabinets de recruter des collaborateurs : plus d’offres de collaboration libérale sont publiées que de candidatures. Face à ce constat et cette crise de recrutement de collaborateurs, Monsieur le bâtonnier Jean-Raphaël Fernandez a mandaté deux membres du Conseil de l’Ordre, Maître Corinne Tomas-Bezer et Maître Michel Kuhn, tous deux en charge de la Commission collaboration, pour élaborer un sondage et dresser un rapport sur l’état général de la collaboration libérale au barreau de Marseille. La Commission collaboration a invité les responsables des syndicats (UJA, SAF et ACE) ainsi que les représentants du jeune barreau à désigner l’un d’entre eux pour participer aux travaux dédiés au rapport sur la collaboration libérale au barreau de Marseille. Maître Amaury Ayoun et Maître Louise Lanata ont eu le plaisir de participer aux réunions de la commission collaboration destinées à l’élaboration du sondage qui a été diffusé le mois de décembre dernier, puis à analyser les réponses. Qu’ils soient collaborateurs, cabinets recruteurs ou non, plus de 900 confrères ont répondu anonymement au sondage afin que leur parole soit libre. Il ressort de ce sondage que 73 % des confrères collaborateurs sont satisfaits ou très satisfaits de leur collaboration contre 27%de confrères collaborateurs peu ou pas du tout satisfaits. Beaucoup d’idées reçues ont été démenties. Pour 41% de confrères collaborateurs les permanences représentent un chiffe d’affaires dédié inférieur à 20 % et 30 % ne développent pas leur clientèle personnelle. Ce qui signifie que si le collaborateur a, certes, moins de charges que le cabinet qui lui met à sa disposition un bureau et le matériel nécessaire pour exercer, la majorité perçoivent seulement une rétrocession de 2 000 euros minimum, récemment augmentée à 2200 euros pour la première année et 2 300 euros en deuxième année comme soutenu et demandé par l’UJA, somme à laquelle le collaborateur doit soustraire la somme de 800 euros environ pour le règlement de ses propres charges (cotisations sociales, ordre et retraite). D’ailleurs et comme sollicité par l’Union des jeunes avocats (UJA), la revalorisation du montant de la rétrocession a été très récemment adoptée pour être augmentée à 2 200 euros minimum la première année et 2 300 euros la deuxième. En revanche, cette augmentation peut constituer un frein pour certains cabinets recruteurs, notamment pour ceux exerçant à titre individuel. Les avis donnés par les collaborateurs sont très tranchés : ou la collaboration libérale se passe divinement bien ou très mal. Certains ne se sentent pas formés et d’autres parfaitement intégrés, même si 70% d’entre eux n’ont pas de perspectives d’association. Outre le projet de refonte du contrat type de collaboration libérale, en prévoyant notamment la possibilité d’intégrer des clauses de rémunération sur les dossiers et/ou au résultat, de nombreuses propositions ont émergé : - la création d’une plateforme sur le site extranet du barreau pour mettre en relation les confrères proposant la cotraitance de dossiers ; la consécration du statut du collaborateur “of counsel” ou “senior” plus expérimenté - un système d’intéressement et/ou de rémunération variable ; - la mise en place d’une commission compétente pour traiter les litiges de collaboration libérale avant la saisine du bâtonnier ; - la désignation de référents “collaboration” qui ont pour mission d’assurer une écoute et une orientation rapide aux collaborateurs confrontés à des difficultés . Comment améliorer la collaboration libérale afin de remédier aux difficultés de recrutement rencontrées par les cabinets et d’améliorer le quotidien du collaborateur ? Cette refonte s'inscrit en réalité dans une réflexion à plus grande échelle qui aurait également pour essence la formation initiale dispensée au sein des centres régionaux de formation professionnelle des avocats. Les travaux de la Commission collaboration auxquels la CJB a eu l’opportunité de participer ont constitué une véritable étude prospective de la collaboration libérale au sein du barreau de Marseille. A la sortie de l’École des avocats, le CAPA en poche, nombreux sont les jeunes confrères à exercer en qualité de collaborateur libéral. Ce mode d’exercice permet aux jeunes avocats de continuer leur formation professionnelle en traitant les dossiers du cabinet qui l’intègre, avec la possibilité de disposer du temps nécessaire pour développer sa clientèle personnelle.

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