Journal du Barreau de Marseille
numéro 4 - 2016
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À quelques jours des fêtes de fin d’année et après une année bien
remplie, si notre dernier numéro de l’année devait se résumer en un
mot, ce serait « humanité ».
Humanité de notre bâtonnier Fabrice Giletta, l’Humanité que veut
protéger notre confrère Corinne Lepage par l’adoption d’une décla-
ration universelle des droits et des devoirs, l’humanité des rapports
sociaux à l’aune du 21ème siècle avec l’adoption de la loi travail dé-
cortiquée par nos avocats spécialistes dans un dossier spécial, huma-
nité enfin de chacun des acteurs du barreau et rédacteurs de ce journal, qui consacrent
une partie de leur temps, leur vision et leurs compétences pour apporter leur contribution
à l’intérêt général.
L’humanité entre dans une nouvelle ère, celle du développement d'une intelligence arti-
ficielle qui deviendrait une menace. Les changements sociaux seront colossaux et un
grand nombre de professions risquent de disparaître.
Notre profession est également exposée aux « robots intelligents ». Par exemple, un cabi-
net d’avocat vient de mettre en place un système informatique géré par un robot qui s'oc-
cupe automatiquement de toutes les démarches en matière de contestation de retraits de
points de permis de conduire pour excès de vitesse ou en cas de non-respect de l’arrêt à
un feu rouge, que ce soit de l'envoi par courrier électronique avec accusé de réception au
suivi de la procédure en passant par les réponses aux demandes de l’agence nationale de
traitement automatisé des infractions. Bon ou mauvais exemple, cela traduit le fait que des
avocats s’emparent désormais des nouvelles technologies au service de nos clients.
Avant même de pouvoir exercer, tout avocat doit prêter serment devant la Cour d'appel
de son barreau. Socle de la déontologie de notre profession, le serment engage l'avocat,
pour toute sa vie professionnelle, à l'acceptation sans réserve de règles morales et juri-
diques et l’avocat jure d'exercer ses fonctions avec dignité, conscience, indépendance,
probité et humanité.
Malgré les grandes mutations que traverse notre société - tout comme notre profession -
la valeur ajoutée de l’avocat sera toujours ce lien indéfectible de confiance avec le client,
fondé sur notre compétence, notre rigueur, notre déontologie, le temps que nous lui ac-
cordons et ce dont nous devons continuer à faire preuve au quotidien en période de
crise : notre humanité.
JULIEN AYOUN
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
DE L’HUMANITÉ
EDITORIAL