JDB_N2_COUV_2023_PRINTV3.indd

DOSSIER 36 | JDB MARSEILLE 2 / 2023 Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes le plus régulièrement confrontés ? Corine Pagè s : D ans le service des permanences, la plus grande difficulté est lorsque les avocats ne répondent pas. Parfois on peut ressentir une forme de manque de respect à notre égard. C’est probablement lié, entre autres, aux règles mises en place par les bâ tonniers et le Conseil de l’Ordre, règles nécessaires compte tenu de l’augmentation d’avocats inscrits sur les listes. Q uand j’ai commencé, il y avait deux avocats de permanence en garde-à-vue par jour. Puis on est passé à quatre, puis à huit, puis à dix. Après ces années à l’ordre ou à la Carpa, quelle image portez-vous sur la profession d’avocat ? Comment définiriez-vous l’avocat-type ? F lavie Bonnaire : L’avocat-type a beaucoup évolué depuis le premier bâ tonnat sous lequel j’ai commencé à travailler et qui était le bâ tonnat de M arc G réco, jusqu’à votre bâ tonnat aujourd’hui. D urant une époque, il y a eu une profession qui était peut-être plus « tranquille » où il semblait y avoir moins de difficultés, financières comme déontologiques. Avec les clients, il semblait y avoir davantage de tranquillité. Avec l’arrivée du numérique, beaucoup de choses se sont amplifiées. Aujourd' hui, le client saisi rapidement le bâ tonnier, tant en contestation d' honoraires qu' en mise en cause de la responsablilité civile professionnelle ou qu' en déontologie. Corine Pagè s : L’avocat type est le jeune avocat qui dans ses deux premières années d’exercice s’attelle à effectuer des permanences pour apporter sa contribution au barreau en matière de commission d’office et prend une autre direction plus accentuée sur son cabinet après ces deux années. M ais ça c’était avant. Actuellement, de très nombreux avocats sont pris par des considérations financières. Q uant à l’image que je porte sur la profession, je trouve que le numérique, la crise sanitaire ont fait changer bien des mentalités. V éronique Pontier : C’est difficile de parler de l’évolution de la profession parce que maintenant je n’ai plus beaucoup de contacts avec les avocats. Avant, on en avait beaucoup plus. On les rencontrait régulièrement. Avec la numérisation c' est devenu un peu impersonnel nécessairement. Il faut préciser également que les avocats sont désormais très nombreux au sein du barreau par rapport à mes débuts. La création du WEBCARPA fait qu’on gère presque tout par téléphone. N icole T estud : Avant, comme les avocats étaient moins nombreux, on était plus proches, on avait plus de relations avec. Les gens se déplacent moins et l’avocat qu’on a au bout du fil est donc désormais quelqu’un qu’on ne connaît pas toujours. L’avocat d’avant était peutêtre moins décontracté. Il faisait davantage « notable ». Ce n’est plus l’image que l’on a maintenant. V alérie S imonian : C’est difficile de parler de l’avocat « en général » de l’avocat-type. En ce qui concerne mon service et mon travail, j’ai l’image de l’avocat qui n’est pas très formé sur le versant administratif. J e pense qu’il est très bon pour plaider, très bon pour gérer des dossiers, je n’ai aucun doute là-dessus. M ais pour l’administratif, ça me paraît plus compliqué. Est-ce que des mécanismes sont mis en œuvre à l’Ordre pour faciliter le travail ? V alérie S imonian : Oui, ça évolue constamment. Par exemple, concernant les points d’accès au droit, jusqu’à présent, j’envoyais manuellement à chaque avocat les dates de ses permanences. Chaque avocat devait me faire un retour sur sa possibilité d’effectuer la permanence et s’il ne pouvait pas la faire je devais trouver quelqu’un pour le remplacer. A partir de juin, on a changé le système. D ésormais, les permanences d’accès au droit figurent sur le site de l’Ordre avec les autres permanences. Les avocats peuvent donc gérer leurs permanences, notamment leurs changements. Corine Pagè s : Oui régulièrement, nous n' avons de cesse d’organiser et faciliter le travail de chacun, en fonction des besoins et des attentes des avocats. Pour exemple, la mise en ligne des permanences, tant pour les avocats que pour le tribunal. U n nouveau logiciel de gestion des permanences est en projet. Il devrait être beaucoup plus maniable et facile à utiliser. Il y aura de nouvelles options pour les avocats. On va essayer d’ajouter comme fonction les indisponibi- [ Un nouveau logiciel de gestion des permanences est en proj et. Il devrait ê tre beaucoup plus maniable et f acile à utiliser. Il y aura de nouvelles options pour les avocats. O n va essay er d’aj outer comme f onction les indisponibilités. ] CO RIN E PAG È S

RkJQdWJsaXNoZXIy MTg0OTA=