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tenu de réponses n’avait jamais été atteint auparavant et il permet de mesurer certaines difficultés rencontrées par les cabinets recruteurs, par les collaborateurs ainsi que par les individuels. Cette étude va donc nourrir nos réflexions afin d'apporter des solutions concrètes. Dans les suites de ce questionnaire, nous avons rencontré des collaborants et des collaborateurs. Nous souhaitions aller plus loin que simplement recueillir leurs inquiétudes. Il s’agissait de voir comment ils faisaient évoluer les relations professionnelles au sein de leur cabinet et se nourrir de leurs expériences dans une démarche collaborative. Nous devons garder à l'esprit que le recrutement des jeunes collaborateurs ne se pose pas que dans la profession d'avocat mais touche toutes les professions juridiques et judiciaires. Nous avons ainsi organisé un conseil de l'Ordre thématique « spécial collaboration » le 29 novembre dernier où plusieurs décisions ont été prises : - Renforcement du partenariat avec la faculté de droit d’Aix-Marseille pour faciliter le recrutement de stagiaires et d’alternants qui deviendront demain je l’espère nos futurs confrères et permettant la mise en place d’outils modernes de recrutement ; - Nous avons désigné des référents harcèlement et discrimination afin que la parole puisse circuler plus facilement ; - Nous avons structuré la mise en place par l’Ordre du contrôle a posteriori de l’exécution des contrats de collaboration comme le prévoit dorénavant le règlement Intérieur national ; - Nous avons mis en place un groupe de travail pour déterminer si la commission collaboration doit évoluer vers une formation plus paritaire qui aurait de nouvelles attributions. - Le conseil a aussi souhaité que des travaux portent sur l’amélioration du contrat type de collaboration dans la partie rémunération notamment tout ce qui touche à l’intéressement ; - Conformément aux réponses du questionnaire, nous allons lancer un appel à projets pour tenter de mettre en place une plateforme de mise en relation entre confrères pour professionnaliser et sécuriser les collaborations ponctuelles entre confrères. La création de la nouvelle cité judiciaire demeure l’un des enjeux majeurs des prochaines années. Que pouvez-vous nous dire au sujet de cet épineux problème, et dans quelles mesures le bâtonnier peut êtreamenéày contribuer ? Je souhaite d’abord exprimer le fait qu’après des années de lutte, le tribunal judicaire a enfin obtenu des renforts supplémentaires importants en terme de magistrats et de greffiers. Ces renforts seront affectés au pôle pénal car nous n’avons pas réussi à en obtenir pour le pôle civil malgré des besoins incontestables. Néanmoins, il s’agit d’un motif de satisfaction car cela va améliorer le fonctionnement du tribunal et je souhaite remercier les chefs de juridiction qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour parvenir à ce résultat, le barreau ayant aussi joué un rôle moteur. La création d'une grande cité judiciaire à Marseille est un enjeu majeur pour la ville, pour ses habitants et pour tous les acteurs de la justice dont les avocats sont les plus nombreux. Aujourd'hui, la justice marseillaise est éparpillée car elle se rend sur sept sites différents, ce qui n’est pas l’idéal. Marseille, 2ème ville de France, premier tribunal judiciaire de province doit se doter d'une grande cité judiciaire, il semble que nous soyons tous d'accord sur cet impératif. Durant l'été, des engagements chiffrés ont été pris par le ministère de la justice en vue de l'édification d'une grande cité judiciaire à horizon 10 ans. Compte tenu de l'éclatement des différentes juridictions et de l'état de dégradation d'une partie d'entre elles, les avocats verront d'un bon œil la création d'une grande cité judiciaire moderne et fluide. Toutefois, son emplacement est un réel souci et soulève de nombreuses interrogations car nous ne sommes pas suffisamment associés au projet. Historiquement la justice s'est toujours rendue au cœur de la ville, lieu qui fédère l'ensemble des forces de la cité et qui est un point de ralliement naturel pour tous ses habitants. Je déplore qu’on occulte le principe essentiel qui est que la justice est rendue « au nom du peuple français » en ne mettant pas le citoyen au cœur de ce projet. Aujourd’hui, nous ne disposons pas d’assez d’éléments ; toutefois, il semblerait que la construction de cette grande cité de 40000 m² serait difficilement réalisable en centre-ville et qu’il n'y aurait pas de lieu adapté. C’est la raison pour laquelle de nombreuses autres solutions sont actuellement étudiées. À l'heure où le centre-ville historique de Marseille connaît des difficultés économiques importantes et où des initiatives sont prises pour lui redonner un attrait, le départ de toute la famille judiciaire pourrait ruiner et achever définitivement ce cœur de ville. Marseille est la ville la plus embouteillée d'Europe et le déplacement de ce tribunal loin du centre-ville sans accès permettant de s'y rendre serait ici, plus qu'ailleurs, source de nombreux problèmes. Pour toutes ces raisons, les premières propositions d'implantation de la cité judiciaire hors du centre-ville ne peuvent pas recevoir l'approbation du barreau. Actuellement, nous discutons avec les élus locaux et nationaux ainsi qu'avec les associations de commerçants et toutes celles et ceux qui sont intéressés sur cette question. Les avocats qui se déplacent quotidiennement au sein des juridictions se battront donc pour faire entendre leur voix et leur position, le bâtonnier élu et moi-même sommes, en tout point, en phase sur cette position. Mathieu Jacquier a été élu pour te succéder à compter du 01.01.2023. As-tu un message, un conseil, quelques astuces à lui faire passer à traversnotre Journal ? Je ne pense pas que Mathieu ait besoin de conseils, et si j’ai un message à lui transmettre, il sera très simple : je suis à son service pour les années à venir comme membre du conseil de l’Ordre mais également avec tous les anciens bâtonniers. Nous restons totalement disponibles pour lui en cas de besoin. J’aurai aussi plaisir à travailler avec lui et les quatorze autres bâtonniers de la région en ma qualité de président de la conférence régionale des bâtonniers du grand sud-est et de la Corse. Il me semble que nous avons une 25 | JDB MARSEILLE 4 / 2022

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