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Journal du Barreau de Marseille 14 numéro 3 - 2018 France. Il y a des avocats qui participent au G7, mais la pro- fession n’a jamais eu l’occasion de faire entendre sa voix alors que les grands sujets du G7 sont des sujets qui né- cessairement interfèrent avec le droit. Cela nous concerne donc. Le G7 des avocats, c’est l’occasion, avec les institu- tions nationales représentatives des avocats dans les sept pays concernés, de pouvoir afficher une position, formuler des propositions à l’occasion du G7 qui se tiendra en août 2019. Pourriez-vous nous faire un point sur la défense des droits de l’homme et notamment des avocats qui sont victimes de discrimination dans certains pays? Malheureusement, la liste des pays serait trop longue pour les citer, mais, il y a des combats légitimes, presque d’évidence pour les avocats. Qu’il s’agisse de lutter contre la violence faite aux femmes, contre la persécution des avocats, pour l’abolition de la peine de mort … ce sont au- tant de combats importants portés par notre commission Liberté et droits de l’homme au Conseil national des bar- reaux et nous sommes évidemment mobilisés pour lutter contre toutes les discriminations et autres atteintes aux libertés. Nous sommes sollicités par des avocats à travers le monde entier pour les accompagner dans les combats qu’ils mènent. J’ai toujours été extrêmement frappée et touchée par cette énergie qui donne tout son sens d’ail- leurs à la place de l’avocat dans n’importe quelle société et qui participe de ce qu’est un état démocratique. Imaginez un pays où la voix d’un avocat serait muselée, imaginez un pays où on ne pourrait pas choisir son avocat, imaginez un pays où il n’y aurait pas d’avocat… ce n’est pas un État démocratique ! Donc, la défense pour les libertés est véritablement au cœur de notre mission. Nous répon- dons toujours présents lorsque nos confrères étrangers nous appellent à l’aide. Peut-on imaginer une société sans avocat, mais avec une intelligence artificielle qui remplacerait justement notre profession? Non, je rassure tous les fantaisistes qui pourraient imagi- ner que nous sommes remplaçables. L’intelligence artifi- cielle va certainement changer notre mode d’exercice. Elle va certainement nous obliger, comme d’autres professions, à nous recentrer sur de la valeur ajoutée. L’intelligence ar- tificielle va nous aider à appréhender et à traiter plus ra- pidement les données, des milliards d’octets de données. Aujourd’hui, nous utilisons déjà des moteurs de recherche puissants qui deviennent, au fil du temps, de plus en plus sophistiqués. Votre question me rappelle une anecdote. Lorsque j’étais au Conseil de l’Ordre (94-96), j’avais proposé d’équiper les élèves avocats de l’EFB d’ordinateurs portables à des conditions ultra-préférentielles, après avoir négocié avec un éditeur. J’ai reçu une lettre d’un collectif d’élèves avo- cats pour me notifier que jamais un avocat ne toucherait un clavier d’ordinateur, que ce n’était pas le rôle des avocats. Je regrette de ne pas avoir conservé cette lettre, mais c’est vous dire que les choses changent, le monde bouge et les technologies font depuis longtemps déjà partie de notre mode d’exercice. Nous sommes confrontés à une nouvelle étape : l’intelli- CNB Le CNB a invité les avocats du barreau de Marseille à participer à ses commissions. Ci-dessus, la commission prospective réunie à la bibliothèque de la Maison de l’Avocat.

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