JDB_N3_2022_WEB

Il y aura toujours pour moi un avant et un après le 30 novembre 2012. Quepouvez-vous nous dire sur l’évolutionde lacollaboration? A mon époque ça avait un réel intérêt puisqu’on devenait avocat en sortant directement de la fac et sans passer par l’école de formation. Certains s’installaient rapidement puisqu’ils n’étaient pas payés. Moi j’ai pas eu ce problème et la collaboration m’a permis, jeune avocate, de découvrir des dossiers importants et de me spécialiser dans certains domaines. J’ai toujours quitté mes collaborations pour de réelles opportunités. Avant la collaboration durait. Certains avocats restaient collaborateurs sans problèmes d’égo, en ayant, en fait, un vrai travai l d’associé. Je pense qu’il y a une volonté chez les jeunes de se démarquer d’une situation qu’ils pensent moins valorisante alors que je pense qu’on peut faire une belle carrière en étant collaborateur. Personnellement, je n’ai jamais fait de l’association ou de l’installation une chose indispensable. Des années de collaboration dans des cabinets différents m’ont permis d’apprendre beaucoup. Ainsi au cabinet Bollet, j’étais devenu incollable dans les procédures collectives alors que je n’en avais jamais fait. Par la suite je n’ai jamais eu de problèmes avec mes collaborateurs. Je suis assez facile, j’ai dû piquer trois grosses colères en 20 ans…. Je suis fière de ce que j’ai pu leur apprendre et de ce qu’ils sont devenus. C’est Louisa Straboni ma première collaboratrice, qui me succède comme associée au sein de Vidaparm. Tous les gens qui sont passés dans mon cabinet sont tous partis pour s’installer et créer le leur. Pour finir, quel conseil donnerais-tu àun jeuneconfrère ? Faire en sorte de retrouver l’esprit intergénérationnel : ce qui manque à notre barreau aujourd’hui c’est l’esprit de transmission. Pour cela il faut des anciens qui parlent et des jeunes qui écoutent ! Je leur conseille de prendre le temps de réfléchir à leur actualité et à leur avenir, de savoir prendre du recul et du détachement. Et surtout, tout en étant fiers de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font, de demeurer plein d’humilité. 56 | JDB MARSEILLE 3 / 2022 HISTOIRE ET MÉMOIRE DU BARREAU

RkJQdWJsaXNoZXIy MTg0OTA=