JDB_N3_2022_WEB

10 | JDB MARSEILLE 3 / 2022 La confiance dont m’investit notre bâtonnier en me confiant la présidence déléguée de la CARPAm’honore, plus encore de la part de celui qui est un fin connaisseur des enjeux de cette institution et qui en fut un administrateur accompli. L’assentiment de notre bâtonnier élu et la recommandation de Me Philippe Cornet, qui quitte cette fonction, m’obligent encore plus. Le fait de mettre mes pas dans ceux demes prédécesseurs est une grande émotion et je pense à MeAntoine Versini. Je pense aussi à l’abnégation de Me Cornet et brosser à grands traits les cinq années du mandat de Philippe me permettra de donner une idée de ce que nous lui devons et des défis qui se dessinent. Dire que les défis relevés furent nombreux et difficiles relève de la litote, le retrait des chéquiers, la rénovation informatique, le passage du tout papier à webcarpa, les différents contrôles des instances nationales et internationales et l’avènement de la « compliance » comme déterminant de notre quotidien, la tentative de fusion avortée avec la CARPA aixoise, l’engagement indispensable dans l’UNCAet j’en passe tant cette énumération ne peut rendre justice à l’investissement sans faille de ce bourreau de travail. De fait, il s’agit bien d’un travail et je veux ici toujours souligner l’investissement bénévole de tous les élus pour la pérennité de l’outil commun, qu’il soit ordinal ou qu’il s’agisse de la CARPA, tous cumulent cet investissement avec leur activité propre, parfois même à son détriment ; Car il s’agit bien de faire fonctionner chaque jour des institutions au service de nos confrères, c’est si vrai de notre caisse que sans elle et sans les revenus qu’elle assure à notre Ordre, nos cotisations feraient plus que doubler, sans présenter d’autres perspectives, toutes plus désagréables les unes que les autres. Ces revenus nous sont assurés par les fruits des fonds que vous maniez pour le compte de vos clients, pour vous permettre cela et vous y aider, quelques soient les domaines d’activités et à Marseille nous les comptons tous, nous tentons de mettre à votre disposition un outil qui soit gage d’excellence. C’est bien là le défi qu’il nous faudra relever chaque jour si nous voulons conserver cet outil, le confort financier et l’indépendance qu’il permet ; Les flux financiers, de plus en plus complexes, de plus en plus surveillés, nous obligent à rendre des comptes sur les obligations légales qui sont les nôtres à cet égard, la « compliance » ou encoreà cet acronymebarbare «LCBFT» auquel je préfère « conformité », ce cadre légal est naturellement devenu la forme de notre activité. Nous avons tous été intimement choqués de la soumission de la profession d’avocat à la déclaration de soupçon, las, c’est désormais la CARPAqui s’y trouve assujettie, mais cet arbre ne doit pas cacher la forêt. Cette forêt ce sont les obligations de vigilance auxquelles nous sommes tous soumis et au premier chef la caisse, ainsi, pour la conserver nous devons nous approprier ces règles. Bonne nouvelle, c’est notremétier que de nous approprier le droit et de prendre la responsabilité de le mettre enœuvre. Mais il ne faut pas s’y tromper, l’enjeu véritable c’est ici le secret, notre secret professionnel, sans lequel l’avocat n’est plus et que beaucoup d’entre nous considèrent comme un absolu ; Hélas, notre Pays ne le reconnaît pas comme tel, ce sera là l’objet d’une lutte qui dépasse les Carpa mais dans lequel elles auront leur rôle à jouer ; Pour concilier ces deux impératifs, il n’existe qu’un seul moyen, faire du passage enCarpa un gage d’excellence et un imprimatur de conformité et mettre ce savoir faire au service de la profession. Si nous parvenons à atteindre cet objectif, nos Ordres auront les moyens financiers de relever les défis qui se profilent à l’horizon, ils seront nombreux ; Pour cela la remontée des taux d’intérêts ne doit pas nous faire perdre de vue les besoins sans cesse croissants de nos institutions dans la mise enœuvre de nos missions. Nous avons collectivement besoin de services efficaces et professionnalisés, ce que nous faisons, tous doivent le faire, cette nécessité dépasse le barreau de Marseille et concerne l’ensemble de la profession. Si les projets de fusiondesCarpan’ont pas pu aboutir, seule la mise en commun des moyens permettra de réaliser nos objectifs avec le souci de rester proches du terrain et surtout accessibles à nos confrères, tant il est vrai que souvent le dialogue permet de trouver des solutions. Tous nous avons pu apprécier le confort deWebcarpa, les solutions informatiques seront des aides précieuses, mais jamais elles ne devront permettre de couper le lien comme nous avons pu souvent le constater à la mise en œuvre de certains logiciels judiciaires. Nous devrons donc inventer une forme de mutualisation entre les barreaux qui permettra à tous d’accomplir les missions qui nous incombent, ce que nous ferons d’autant mieux en restant proches de nos clients et de nos confrères. Je tenterai d’être à la hauteur de ces défis avec l’aide indispensable de nos collaborateurs sans qui nous ne pourrions rien, c’est leur expérience et leur soutien indéfectible qui rend tout cela possible et c’est cet héritage que nous devons faire croître et embellir. LES DÉFIS DE LA CARPA ME LIONEL FEBBRARO PRÉSIDENT DÉLÉGUÉ DE LA CARPA DES NOUVELLES DE LA CARPA

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