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DOSSIER | LA COLLABORATION À LA LOUPE 33 | JDB MARSEILLE 1 / 2022 La profession d’avocat n’est pas hors sol, elle ne peut rester à l’écart de ces changements brutaux et profonds sous peine de perdre son attractivité. Nous constatons ces dernières années une forme d’inversion des rapports collaborateurs / collaborants ou le recrutement devient de plus en plus difficile. Les raisons de ce changement sont bien sur nombreuses, protéiformes, et pour certaines d’entre elles, extérieures à la profession et au barreau. Pour d’autres au contraire, nous avons une marge de manœuvre et une impérieuse nécessité d’action. C’est ce que j’ai souhaité initier en mettant en place un sondage effectué au sein du barreau car, on le sait, chaque barreau a des spécificités que seule une étude locale permet de mesurer avec précision. Nous avons reçu environ 900 réponses ce qui en fait le sondage le plus important tout barreau confondu. Ce questionnaire est une mine d’informations et une source d’inspiration pour les initiatives qui seront prises. Avec les co-responsables de la commission collaboration et de la commission structure, les membres du Conseil de l’Ordre, les élus de la CJB et les représentants des syndicats, nous poursuivons notre travail d’analyse des résultats. Si je devais résumer l’orientation de nos initiatives prises et à venir : - Améliorer nos rapports avec les facultés et les instituts en renforçant nos partenariats et en étant les acteurs majeurs du développement de l’alternance afin de faire face à la pénurie grandissante de juristes. Aujourd’hui les étudiants, notamment celles et ceux issus des meilleures filiales, disposent d’un large choix de carrière et c’est à nous et non plus à eux de faire « le premier pas » pour leur démontrer que la profession d’avocat reste celle qui offre le plus grand champ des possibles : exercer dans tous les domaines d’activité du droit, exercer en toute indépendance, mettre en pratique une vision entrepreneuriale de la construction des cabinets, etc… - Créer ou co-construire une plateforme collaborative permettant la co-traitance ou la sous-traitance de dossiers, le questionnaire faisant clairement ressortir ce besoin tant chez les individuels que chez les jeunes générations, nous allons reprendre nos travaux sur cette question. - Aider les cabinets à répondre aux demandes fortes des jeunes générations en quête de sens lors de leur entrée dans la profession : autonomie, confiance, intégration forte dans l’équipe du cabinet et perspectives d’avenir (développement de clientèle et / ou d’association) L’an dernier, le barreau et kedge business school ont dispensé des formations communes, par exemple en management de cabinet, pour les collaborants. Cette année, le barreau organisera une grande journée avec un seul mot d’ordre : « sois bien dans ta collab ». - Lutter contre les cas de souffrances au travail qui, même rares, doivent être combattus grâce au contrôle a posteriori des contrats de collaboration. Nous ne sommes qu’au début d’une vague d’initiatives qui vont s’intensifier mais je veux ici remercier mes confrères du barreau de Marseille d’avoir été aussi nombreux à participer à ce travail collectif ainsi que les élus, au premier rang desquels, Me Corinne Tomas-Bezer et Me Michel Kuhn. INITIATIVES PRISES ET ÀVENIR Sans surprise, les résultats de ce questionnaire font ressortir que les bouleversements sociétaux profonds liés à la digitalisation des rapports humains et à l’avènement, chez les plus jeunes générations, d’aspirations différentes de celles des plus anciennes, touchent la profession d’avocat comme toutes les autres professions. JEAN-RAPHAËL FERNANDEZ BÂTONNIER [ Nous avons reçu environ 900 réponses ce qui en fait le sondage le plus important tout barreau confondu. ]

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