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EN DIRECT DE LA CARPA

Journal du Barreau de Marseille

numéro 3 - 2016

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Comment vois-tu l’avenir des CARPA sur du

moyen terme ? On parle beaucoup de CARPA ré-

gionales, voire d’une CARPA nationale, qu’en

penses-tu ?

Il est certain que c’est dans l’air du temps. Il existe déjà de

grosses CARPA régionales qui se sont créées un peu par-

tout par regroupement de CARPA locales. On pense évi-

demment à Bordeaux ou à Lyon. Sauf que ce n’est plus la

CARPA de Bordeaux, c’est la CARPA du Sud-ouest. On

parle de Lyon, mais ce n’est plus la CARPA de Lyon, c’est

la CARPA de Rhône-Alpes.

Les dernières réformes des pro-

cédures de contrôle des

CARPA, datant de 2014, pré-

voient bien la possibilité de

mise sous tutelle des CARPA

et la possibilité de réunion

forcée des CARPA. La volonté

politique pousse à cette réu-

nion. Historiquement dans le Sud-est, ce n’est pas ce qui

s’est mis en place, chaque CARPA restant jalouse de son

autonomie. Le chemin est donc encore long pour qu’on

arrive à une réunion des CARPA du Sud Est.

Personnellement - et je n’engage là ni le bâtonnier ni la

maison - je pense que cela sera inévitable à moyen

terme, tout simplement parce que les taux d’intérêt sont

très bas. Une CARPA comme Marseille avec des encours

relativement importants réussit à s’en sortir même avec

de tels taux bas. Le volume des encours et des place-

ments permet encore pour de longues années de se re-

placer dans l’attente de produits financiers plus

intéressants. Qu’en est-il en revanche pour les CARPA

avec moins d’encours. De tels taux risquent sur le long

terme de devenir sinon mortifères, en tout cas très diffi-

ciles à vivre. La solution rationnelle qui s’imposera ainsi

sur le moyen terme devrait être le regroupement de nos

CARPA permettant des économies d’échelle et une meil-

leure rentabilité. Certes, c’est aborder cette question par

le petit bout de la lorgnette - par l’aspect très trivial, j’en

conviens, des placements et de leur rendement -, mais

c’est bien là aussi le nerf de la guerre de nos CARPA. Si

vous alliez la nécessité financière avec la volonté poli-

tique manifeste de nos élus nationaux, il y aura nécessai-

rement des regroupements. Pour ma part, je pense que

si nous réussissons à conserver des services de proximité

dans les barreaux pour que chaque barreau continue à

avoir « son » bureau de la CARPA, les regroupements

peuvent être positifs. Ce n’est pas l’outil qui est en soi

bon ou mauvais, mais l’utilisation que l’on en fait.

Après quelques mois de présidence, quel est ton

regard sur le rôle de la CARPA ?

Un regard plein d’enthousiasme parce que cette mis-

sion est passionnante, elle est aussi lourde de responsa-

bilités. On touche du doigt dans les échanges quotidiens

que nécessite la gestion de cette maison la diversité du

barreau. D’un côté, des cabinets qui se structurent, qui

ont des problématiques de croissance, de conquête de

marché, de l’autre, des cabinets qui sont en souffrance,

des cabinets qui ont du mal à voir leur avenir, notam-

ment chez nos jeunes confrères, mais pas seulement.

Les missions de la CARPA sont à la convergence de ces

difficultés-là. D’incompréhensions aussi parfois, entre

confrères qui s’ils sont bien de la même maison, n’ima-

ginent même pas que l’exer-

cice professionnel de leurs

confrères installés trois nu-

méros plus loin dans la

même rue puisse être très

différent, voire même ce

que cet exercice profession-

nel implique parfois de

souffrances et/ou de difficultés personnelles.

Dans l’extrême diversification de notre profession, nous

devons absolument éviter une fragmentation du barreau.

La CARPA, dans ce contexte, a son rôle à jouer. Elle est le

moteur de la maison, celui qui entraine, qui fait que la di-

rection donnée par le conseil de l’ordre va pouvoir être

réalisable ; elle est au plus proche des confrères parce

qu’elle est dans son quotidien du maniement de fonds,

parfois de ses difficultés, mais aussi dans le quotidien des

services offerts par cette maison, notamment la formation.

C’est une mission diverse passionnante, qui doit être ren-

forcée, professionnalisée dans les années qui viennent.

C’est bien dans cette maison qui existe physiquement,

dans les pierres de la rue Grignan, que la profession peut

aujourd’hui et pourra encore demain se retrouver…Nous

sommes bien une seule profession et la CARPA est un outil

incontournable de cette unité.

il n’y a qu’un capitaine de navire dans

cettemaison, c’est le bâtonnier

.