VOTRE BARREAU
Journal du Barreau de Marseille
numéro 3 - 2016
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l’hétérogénéité de ses métiers et de ses modes d’exercice.
Il est donc très difficile de dégager des idées comprises et
admises par toute la profession. Ce qui nécessite d’innom-
brables efforts pour faire un consensus et faire avancer les
revendications de la profession. J’ai pu, par contre, appré-
cier la richesse de nos territoires, et réaliser à quel point le
maillage territorial était une nécessité pour la profession,
mais surtout pour notre démocratie. Des avocats partout
c’est en tout lieu de France, un point d’accès au droit et à
la justice pour tous les citoyens de ce pays.
Comment étaient les relations avec le Conseil na-
tional des barreaux et le barreau de Paris ?
Les relations étaient empreintes d’efficacité, même si, il
faut reconnaître sur différents sujets, des positionnements
différents. Il est certain que lorsque l’union prévaut, ce qu’il
fut notamment le cas sur le dossier sur l’aide juridiction-
nelle, la force qui s’exprime est un atout majeur dans les
négociations à l’égard des pouvoirs publics. Contrairement
aux idées reçues et répandues, je considère que notre or-
ganisation autour de nos ordres et représentation de la
profession par le CNB est une organisation pertinente.
Peut-on aborder la place du barreau de Marseille
dans le concert des barreaux de France ?
Sommes-nous en dynamique ? Quelles sont les
problématiques au regard de la situation écono-
mique de la ville ?
Marseille est un grand barreau; considéré comme tel au
niveau national ; son bâtonnier est toujours écouté. Ses
élus sont nombreux auprès de nos institutions. Je veux
citer, notamment, le bâtonnier Jérôme Gavaudan, mem-
bre du bureau du Conseil national des barreaux et Marc
Bérenger, président de l’Unca. Tous deux réalisent un for-
midable travail qui rejaillit sur le barreau de Marseille.
À l’heure de la transformation de notre ville, le barreau
doit demeurer un acteur incontournable. Les avocats doi-
vent plus que d’autres moderniser leur exercice profes-
sionnel, se digitaliser, se regrouper et le faire savoir. Je suis
confiant dans l’avenir parce que je croise tous les jours de
nombreux jeunes avocats qui le sont.
Tu es très impliqué à la Friche de la Belle de Mai
que tu présides, peux-tu nous la présenter ?
La Friche est un espace public de 100.000 m2 où se déve-
loppe depuis 25 ans une aventure artistique, culturelle et
urbaine. C’est un lieu unique au monde ! Un lieu de tra-
vail, d’expérimentation, de diffusion, d’éducation et de
formation. Un endroit où on conjugue au réel le mieux
vivre ensemble, souvent galvaudé, un endroit où on re-
pousse les limites du possible, un endroit où Marseille ex-
prime avec force sa vitalité, son originalité et sa diversité.
Comment as-tu réussi à concilier tes mandats très
prenants pour la profession et ta passion recon-
nue pour le sport et ton exercice professionnel ?
Mon investissement pour la profession dure depuis long-
temps. Ces dernières années, notamment à la tête de la
Conférence des bâtonniers, il fut difficile de tout concilier
car le rythme a été très soutenu ! Je n’ai pas eu suffisam-
ment de temps ces dernières années pour faire du sport.
J’en retrouve aujourd’hui. Et puis, je retravaille pleine-
ment au sein de mon cabinet, aimant par-dessous tout
mon métier.